A priori rien ne destinait Pascal-Gilles à devenir un des romanciers de l'écurie Polars en Nord, surtout si l'on considère son enfance et ses études secondaires scientifiques en région parisienne, dans une famille sans rapport avec les cieux septentrionaux; il faut, en classe de 1èreC, une "rencontre" intellectuelle décisive avec un écrivain-peintre d'exception, le poète franco-belge Henri Michaux, pour sceller une passion de l'écriture et des textes, qui ne se démentira plus: une vocation de prof de lettres est née, l'Education Nationale nommant, malgré lui, le jeune diplômé sur le littoral nord... d'où il ne repartira plus !!... un doctorat de lettres et les sirènes des facultés parisiennes, en 1996, n'y changeront rien; titulaire d'une chaire CPGE au lycée Jean Bart de Dunkerque, l'exilé parisien, bien avant la mode de "Bienvenue chez les chtis", s'est laissé séduire par la vie sur la Côte d'Opale, où il a fondé une famille!

Malo-Terminus a lentement mûri, au fil de ces années d' "expatriation" ; d'abord comme un défi pour reconquérir l'attention d'une épouse régulièrement absorbée dans la lecture de polars modernes... ensuite, par simple passion de l'écriture, pour jouer avec une des formes romanesques les plus prisées... enfin, par envie de partager le paradoxe de ce nouvel enracinement, dans le Dunkerque métamorphosé des années 2000...

A 45 ans, Pascal-Gilles Villeminot a ciselé son «premier» roman, en forme de clin-d'oeil macabre, se jouant avec bonheur des codes du genre. Au final, un joli coup d'écriture, qui vous tient jusqu'à son terme!

Jacques Masolini, le commissaire héros de Malo-Terminus, s'est trompé sur l'essentiel: on ne peut venir s' "enterrer" à Dunkerque. L'horizon marin a cela de commun avec la mort: il vous rappelle à la vie, à une vie si pleine, qu'il vous faut parfois affronter vos démons...